Pourquoi cette optique de Nikon vaut-elle plus de 17 000 euros ?


Si le Nikkor Z 600 mm f/4 TC VR S s’affiche à 17 249 €, c’est que cette optique professionnelle offre un niveau de précision et de qualité sans équivalent. Dans une niche de focales qui sont destinées aux utilisateurs les plus exigeants, allants des photojournalistes, aux photographes nature jusqu’aux marchés de la défense.

Il était tout naturel de vous parler du tout nouveau téléobjectif de Nikon, le Nikkor Z 600 mm f/4 TC VR S. Un magnifique « lance-roquette » qui s’affiche à 17 249 euros. Non pas parce que vous pouvez vous l’acheter, ni parce que c’est votre focale favorite (c’est assez rare !). Non plus parce que vous pouvez le monter sur votre smartphone – vous ne le pouvez pas, alors n’essayez pas ! Mais simplement parce qu’il fallait absolument répondre à une question : comment un 600 mm peut-il coûter le prix d’une voiture électrique (avec bonus écologique de l’état) ?

La question est volontairement provocatrice. Dans les appareils grand public, bridges comme hybrides ou reflex, il existe quantité de zooms qui permettent d’atteindre la puissance de grandissement équivalente à un 600 mm. D’ailleurs en bout de zoom, le bridge Sony RX10 Mark IV a bien un équivalent 600 mm f/4 ! Mais rares sont les vraies focales fixes 600 mm f/4. Et très rares et très chères sont les optiques de cette classe. Mais pourquoi ?

Une histoire de verre, de chimie, de moteurs et de petit marché

Traitement de verre méso-amorphe

Tout l’équipement intégré dans ce genre d’optique est haut de gamme. Tout : des fûts en passant par les bagues, les joints, et les commutateurs mécaniques. Ainsi que la formule optique – une étape cruciale, longue et difficile. Et évidemment le verre. Des verres dont les compositions chimiques sont jalousement gardées. Compositions de ce qui est à l’intérieur, mais aussi à la surface, puisque ce 600 mm profite du « revêtement ultime » de Nikon, appelé traitement « méso-amorphe ». Un cocktail de chimie de pointe qui permet de limiter – voire dans le cas présent d’annihiler ! – les rayons parasites à l’intérieur de l’optique. Améliorant de fait la qualité et la précision des images.

Silky Swift VCM

Il y a aussi la partie mécanique interne qui est à la pointe, avec des moteurs appelés chez Nikon « Silky Swift ». Ultra silencieux, ultra-précis (de l’ordre du micron !), ce moteur connaît, analyse et fait varier la position des lentilles à la vitesse de l’éclair. Une donne trop souvent oubliée par ceux qui ne lisent que les spécifications des boîtiers : le niveau de performances du module AF de votre appareil est toujours fonction de la vitesse (et de la précision) des moteurs de votre optique.

Téléconvertisseur intégré

S’ajoute à cela une complexité optique et mécanique supplémentaire : elle intègre son propre téléconvertisseur x1.4. Un jeu de lentilles qui sert de « loupe » dans l’image, au prix d’une petite perte de luminosité. Un coup, vous shootez le nid d’un oiseau en plan assez large avec ce 600 mm f/4. Et un clic plus tard, vous « zoomez » sur l’oiseau qui nourrit ses petits avec un 800 mm f/5.6. Sans jamais avoir quitté votre sujet des yeux !

Le hic de cette liste de technologies, de tests qualités et d’équipement, c’est que tout cela fait monter le prix. Or, plus les prix montent, plus les volumes diminuent. Et plus les volumes baissent… plus les prix montent ! Si aucun chiffre n’est officiellement publié, il faut bien imaginer que ce genre d’optique est fabriquée au compte-goutte.

La qualité d’image qui fait halluciner

Nous avons volontairement attendu la fin de l’article pour arriver au nerf de la guerre : la qualité d’image. Pour une fois, un constructeur nous a livré, en plus des visuels classiques d’illustration, des images pleine définition. Des clichés produits avec ce nouveau Nikkor Z 600 mm f/4 TC VR S couplé au monstre qu’est le Z9.

Malgré notre exigence, la première réaction que nous avons eue quand nous avons ouvert les Jpeg envoyés par Nikon fut simplement « WOW ». Le travail des ingénieurs opticiens de Nikon est absolument fabuleux et les images qui ont été produites par un Nikon Z9 sont à couper le souffle. Des détails sur les pelages des animaux, à la reproduction parfaite des sourcils (!) d’un nageur en pleine action, le niveau de qualité du couple Z9 + Nikkor Z 600 mm f/4 TC VR S est à tomber par terre. Si les conditions de shoot pour ces clichés « promotionnels » sont évidemment bien meilleures que ce qu’un photojournaliste va devoir endurer durant la cohue des J.O., le potentiel est bien là. Et il est énorme.

Est-ce qu’il vaut 17 249 euros ? Pour vous et moi qui ne vivons pas de la photo, sans doute pas – à moins d’être passionné et très riche. Mais pour les professionnels, tant de la presse que de la défense, dont les missions d’informer sont primordiales, ou encore les dingues de l’image, la réponse est simple : assurément !



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